Le far breton, tel que le faisaient nos grand-mères, est un dessert simple, généreux et profondément ancré dans la tradition culinaire de la Bretagne. Il s’agit d’un flan épais, souvent garni de pruneaux, qui allie texture fondante et saveur douce. Pour réussir ce classique comme autrefois, nous allons détailler chaque étape de la recette traditionnelle, en partageant nos conseils précis et les quantités idéales pour un résultat fidèle à l’original.
Choisir des ingrédients simples et de qualité
Le far breton repose sur peu d’ingrédients, mais chacun doit être choisi avec attention. Nous utilisons des œufs frais, du lait entier, de la farine, du sucre et du beurre demi-sel. La simplicité de la recette laisse peu de place aux approximations : la qualité des produits fait toute la différence.
Pour un plat familial de 6 à 8 parts, nous partons sur :
- 250 g de farine
- 200 g de sucre
- 1 litre de lait entier
- 5 œufs
- 1 pincée de sel
- 80 g de beurre demi-sel fondu
- 250 g de pruneaux dénoyautés
Nous veillons à ce que les pruneaux soient moelleux. S’ils sont secs, nous les réhydratons une heure dans du thé chaud ou du rhum ambré selon les goûts. Le lait entier, quant à lui, apporte la texture crémeuse typique du far. Les œufs doivent être à température ambiante pour faciliter l’incorporation dans la pâte.
Préparer une pâte homogène et sans grumeaux
La réussite du far breton repose sur une pâte parfaitement lisse. Pour cela, nous battons les œufs avec le sucre jusqu’à obtenir un mélange mousseux. Ensuite, nous incorporons la farine tamisée, petit à petit, pour éviter la formation de grumeaux.
Nous ajoutons le lait progressivement en remuant sans cesse, à l’aide d’un fouet ou d’un batteur électrique. La pâte doit être fluide, comparable à celle d’une pâte à crêpes, mais un peu plus épaisse. Enfin, nous intégrons le beurre fondu et une pincée de sel, qui va renforcer les arômes du dessert une fois cuit.
Laisser reposer la pâte 30 minutes à température ambiante permet d’obtenir une texture plus onctueuse et un far bien gonflé à la cuisson. C’est une étape souvent négligée, mais que nos grand-mères respectaient rigoureusement.
Bien disposer les pruneaux pour un rendu régulier
Les pruneaux doivent être répartis de manière homogène dans le moule pour que chaque part en contienne. Nous beurrons généreusement un plat à gratin en terre cuite ou en verre, puis nous y déposons les pruneaux sur toute la surface.
Pour éviter qu’ils ne tombent tous au fond, nous les enrobons rapidement dans un peu de farine avant de les poser dans le moule. Cela les aide à « accrocher » à la pâte et rester répartis à mi-hauteur pendant la cuisson.
Nous versons ensuite la pâte sur les fruits, doucement pour ne pas les déplacer. Le moule ne doit pas être rempli jusqu’au bord : laisser 2 à 3 cm de marge permet au far de gonfler sans déborder.
Maîtriser la cuisson pour une texture parfaite
La cuisson est une étape décisive. Nous enfournons le far dans un four préchauffé à 180°C (chaleur statique) pour environ 50 à 60 minutes. Il est important d’utiliser un moule qui diffuse bien la chaleur : un plat en terre cuite, par exemple, donne une cuisson lente et uniforme.
Au bout de 40 minutes, nous vérifions la coloration de la surface : elle doit être bien dorée, légèrement brunie sur les bords, mais jamais brûlée. Si nécessaire, nous couvrons avec une feuille de papier cuisson pour éviter un excès de coloration.
À la sortie du four, le far peut sembler encore tremblotant au centre : c’est normal, il va se raffermir en refroidissant. Nous le laissons tiédir une heure minimum avant de le démouler, puis le mettons au frais plusieurs heures pour qu’il prenne toute sa tenue. Un far bien cuit se coupe facilement, tout en restant fondant à cœur.
Déguster le far breton au bon moment
Le far breton se savoure tiède ou froid, selon les préférences. Après une nuit au frais, ses saveurs sont encore plus marquées, et sa texture devient plus dense, proche d’un flan pâtissier. Servi en dessert ou au goûter, il accompagne très bien un café noir ou une infusion légère.
Pour les puristes, il se déguste nature, sans nappage ni garniture. Mais rien n’empêche d’y ajouter une touche personnelle :
Accompagnements possibles
Une cuillère de crème fraîche épaisse, légèrement sucrée, met en valeur sa douceur. Certains l’apprécient aussi avec une compote de pommes maison, pour une touche fruitée supplémentaire.
Idées de présentation
Nous pouvons le couper en parts carrées ou en triangles, selon le moule utilisé. Une fine couche de sucre glace peut être saupoudrée juste avant de servir, sans masquer la belle couleur dorée du dessus.
Variantes à tester pour renouveler la recette
Le far breton traditionnel est aux pruneaux, mais rien n’empêche de revisiter la recette tout en respectant son esprit. Voici quelques variantes simples et savoureuses à essayer.
Far aux raisins ou aux abricots secs
Remplacer les pruneaux par des raisins blonds macérés dans du rhum, ou des abricots secs coupés en morceaux, permet de varier les parfums tout en conservant la texture du far. Pour une touche acidulée, des cranberries séchées peuvent aussi être intégrées.
Far sans fruits
Certains préfèrent le far nature, sans garniture. Dans ce cas, nous doublons la dose de vanille ou ajoutons une petite cuillère d’eau de fleur d’oranger pour enrichir le goût. Il se conserve un peu moins longtemps, mais garde tout son moelleux.
Far au sarrasin
Pour une version encore plus bretonne, nous remplaçons un tiers de la farine de blé par de la farine de sarrasin. Cela donne un goût rustique, très agréable, surtout si le far est accompagné d’un cidre brut artisanal.
Préparer un far breton selon la recette de grand-mère, c’est redonner vie à une tradition conviviale, généreuse et accessible. Chaque geste compte, chaque ingrédient a son importance, et chaque cuisson devient un moment de partage autour d’un dessert au goût d’authenticité.