Petits disques de chocolat parsemés de fruits secs, les mendiants au chocolat font partie des confiseries emblématiques des fêtes de fin d’année. Leur nom étonne souvent. Pourquoi les appelle-t-on ainsi ? Quelle histoire se cache derrière cette gourmandise ? Découvrez ici l’origine du nom des mendiants au chocolat.
Une confiserie ancrée dans la tradition monastique
Les mendiants au chocolat tirent leur nom d’une référence directe aux ordres religieux catholiques dits « mendiants », apparus au XIIIe siècle. Ces ordres vivaient dans la pauvreté, ne possédaient ni terres ni richesses et subsistaient grâce à l’aumône. Parmi eux, on compte notamment les Dominicains, les Franciscains, les Carmes et les Augustins. Chaque ordre était traditionnellement associé à une couleur d’habit.
C’est cette symbolique qui fut transposée dans la confiserie. Le chocolat, base du disque, symbolise l’habit commun. Les fruits secs ajoutés au-dessus représentent quant à eux les différents ordres religieux à travers leur couleur. Par exemple, les raisins secs sont pour les Augustins (brun sombre) et les noisettes pour les Carmes (brun clair). Avec ces fruits sur un lit de chocolat, les confiseurs de l’époque ont voulu rendre hommage à ces figures religieuses.
Une symbolique liée aux fruits secs
Les fruits secs présents dans les mendiants au chocolat ne relèvent pas du hasard. Ils incarnent à la fois l’abondance, la sobriété et une valeur spirituelle. À travers les siècles, les fruits secs ont conservé un statut particulier dans les cultures européennes. D’un point de vue religieux, leur usage renvoie à l’austérité des repas monastiques. Les moines consommaient souvent des fruits séchés, plus faciles à conserver et à transporter.
Cette pratique sobre s’inscrivait dans une volonté d’humilité et de détachement des plaisirs terrestres. Mais cette austérité a progressivement laissé place à une symbolique plus festive. Les fruits secs évoquent la générosité de la nature et la chaleur des réunions familiales. Le mariage entre le chocolat fondant et les fruits secs croquants illustre parfaitement ce lien entre plaisir gustatif et héritage spirituel.
Une recette associée aux fêtes de fin d’année
La présence des mendiants au chocolat sur les tables des fêtes n’a rien d’un hasard. En Provence, ils font partie des treize desserts traditionnels servis le soir de Noël. Chacun de ces desserts possède une signification particulière et les mendiants y occupent une place importante. Ils y figurent non seulement en tant que friandise, mais aussi comme rappel des ordres religieux.
Leur apparence simple et élégante permet de les intégrer aisément dans les repas de fête. Vous pouvez préparer vous-même ces confiseries avec peu d’ingrédients : du chocolat de qualité, des fruits secs (entiers ou coupés) et un peu de patience.
Une évolution vers une gourmandise contemporaine
Avec le temps, les mendiants au chocolat ont quitté le cadre religieux pour devenir une confiserie populaire à part entière. Les artisans chocolatiers, puis les industriels ont revisité cette spécialité avec créativité. Le format reste souvent le même : un disque de chocolat sur lequel reposent des fruits secs.
En revanche, les ingrédients ont évolué. Aujourd’hui, vous trouvez des versions enrichies de zestes d’agrumes confits, de pistaches, de baies séchées ou de graines. Certains y ajoutent une touche de fleur de sel, de piment ou même de caramel. Le chocolat utilisé varie également : noir intense, lait onctueux, blanc vanillé, blond caramélisé…