chevetre

Chevêtre : rôle, types, pose et usages en construction

Un chevêtre est une pièce de charpente horizontale qui relie et soutient les solives interrompues lors d’une ouverture dans un plancher ou une toiture. Il joue un rôle structurel indispensable pour maintenir la solidité de l’ensemble lorsque vous créez une trémie pour un escalier, une cheminée ou une fenêtre de toit. Nous vous expliquons dans cet article :

  • Sa définition précise et son rôle dans la construction
  • Les différents types et matériaux disponibles
  • Les étapes d’installation et les précautions à prendre
  • Les normes à respecter pour vos travaux

Découvrons ensemble tout ce que vous devez savoir sur cet élément souvent méconnu mais essentiel de votre habitation.

Qu’est-ce qu’un chevêtre ?

Le chevêtre (parfois orthographié chevestre) est une pièce structurelle que nous installons perpendiculairement aux solives d’un plancher ou aux chevrons d’une toiture. Concrètement, il s’agit d’une poutre qui vient fermer l’encadrement d’une ouverture pratiquée dans un plancher.

Imaginez que vous souhaitiez installer un escalier : vous devez découper plusieurs solives pour créer le passage. Sans chevêtre, ces solives coupées n’auraient plus de point d’appui et risqueraient de s’affaisser. Le chevêtre vient alors soutenir les extrémités de ces solives interrompues, que nous appelons aussi « solives boiteuses ».

Historiquement, le terme vient du latin capistrum et du mot « chef », signifiant l’élément de tête qui maintient l’ensemble. Au XVIIe siècle, les charpentiers l’utilisaient déjà principalement autour des cheminées pour éviter tout risque d’incendie en maintenant les solives à distance sécuritaire du conduit de fumée.

À quoi sert un chevêtre dans une charpente ?

Le chevêtre remplit plusieurs fonctions essentielles que nous considérons comme indispensables pour la sécurité de votre habitation.

Sa première mission consiste à redistribuer les charges. Lorsque vous créez une ouverture dans un plancher, les solives coupées ne peuvent plus transmettre leur charge jusqu’aux murs porteurs. Le chevêtre récupère ces charges et les transmet aux solives d’enchevêtrure (les solives latérales qui encadrent l’ouverture).

Nous l’utilisons systématiquement pour stabiliser la structure autour d’une trémie. Sans cette pièce, votre plancher perdrait sa rigidité et pourrait se déformer avec le temps. Le chevêtre maintient l’alignement et empêche tout mouvement indésirable.

Dans le cas d’une fenêtre de toit type Velux, le chevêtre fait partie intégrante du cadre d’installation. Il supporte non seulement le poids de la fenêtre mais aussi les contraintes liées aux intempéries et au vent. Pour une cheminée, il maintient une distance de sécurité entre les éléments combustibles (le bois des solives) et le conduit chaud.

Les différents types de chevêtres

Nous distinguons principalement les chevêtres selon leur position et leur fonction dans la structure.

Le chevêtre simple s’installe sur un seul côté de l’ouverture, généralement pour de petites trémies comme un conduit de ventilation. Il mesure souvent entre 50 et 100 cm de longueur.

Le chevêtre double encadre l’ouverture de part et d’autre, comme pour un escalier standard. Vous en trouvez un en partie haute et un en partie basse de la trémie. Cette configuration supporte des charges plus importantes, typiquement pour des ouvertures de 80 cm à 1,50 m.

Le chevêtre de cheminée présente des spécificités particulières. Nous devons le positionner à une distance minimale de 16 cm du conduit de fumée selon les normes de sécurité incendie. Il supporte souvent des charges ponctuelles plus lourdes.

Pour les fenêtres de toit, le chevêtre s’intègre dans un système complet avec des chevrons d’encadrement. Sa dimension varie selon la taille de la fenêtre : comptez environ 78 cm pour un Velux standard de 78×98 cm.

Lire aussi :  Rénovation XXL que sont-ils devenus en 2024 ?

Matériaux utilisés pour un chevêtre

Nous choisissons le matériau du chevêtre en fonction de la charge à supporter et du type de construction.

Le bois reste le matériau traditionnel le plus répandu dans l’habitat individuel. Nous utilisons généralement du bois massif en épicéa, sapin ou chêne, avec des sections courantes de 63×175 mm ou 75×225 mm. Le bois présente l’avantage d’être facile à travailler et à adapter sur place. Son coût varie entre 15 et 40 euros le mètre linéaire selon l’essence et la section.

Le métal (fer ou acier) s’impose pour les grandes portées ou les charges importantes. Nous optons pour des profilés IPN (I à profil normalisé) ou HEB dans les constructions industrielles ou lors de rénovations lourdes. Un IPN de 120 mm peut supporter jusqu’à 2 tonnes sur une portée de 3 mètres. Le prix se situe entre 30 et 80 euros le mètre selon la section.

Le béton armé s’utilise principalement dans les constructions modernes avec planchers en dalle. Nous le coulons généralement sur place avec des fers de renfort. Il offre une excellente résistance au feu et supporte des charges très élevées, mais nécessite un temps de séchage de 28 jours pour atteindre sa résistance maximale.

MatériauSection courantePortée maxPrix indicatif/ml
Bois massif75×225 mm2,5 m15-40 €
IPN acier120-160 mm4 m30-80 €
Béton armé15×20 cm5 m40-100 €

Exemples d’utilisation d’un chevêtre

Dans notre expérience sur le terrain, nous rencontrons régulièrement plusieurs cas de figure.

Pour l’installation d’un escalier, nous créons une trémie de dimensions standard 70×190 cm pour un escalier droit classique. Les deux chevêtres (haut et bas) supportent alors une charge dynamique d’environ 250 kg/m² selon la norme NF P 06-001.

Lors de la pose d’une fenêtre de toit, nous adaptons les dimensions de la trémie selon le modèle. Par exemple, pour un Velux GGL 78×98 cm, nous réalisons une ouverture de 82×102 cm dans la toiture. Le chevêtre inférieur reçoit l’appui du cadre dormant.

Pour une cheminée à foyer ouvert, nous positionnons le chevêtre à 20 cm minimum du conduit. Si votre cheminée mesure 80 cm de large, la trémie totale atteindra environ 120 cm pour respecter les distances de sécurité. Le chevêtre doit supporter non seulement les solives coupées mais aussi le poids du manteau de cheminée si vous en installez un.

Dans le cas d’une trappe d’accès aux combles, une petite ouverture de 60×60 cm suffit. Le chevêtre sera alors dimensionné en conséquence, avec une section plus réduite de 50×150 mm.

Comment installer un chevêtre ?

L’installation d’un chevêtre demande méthode et précision. Nous vous recommandons vivement de faire appel à un professionnel, mais voici les grandes étapes pour comprendre le processus.

Préparation et calculs : Avant toute intervention, nous calculons les charges que le chevêtre devra supporter. Nous prenons en compte le poids propre du plancher (environ 150 kg/m²), les charges d’exploitation (150 à 250 kg/m²) et les charges permanentes (cloisons, revêtements).

Étaiement : Nous installons systématiquement des étais sous les solives à découper pour maintenir le plancher pendant les travaux. Cette étape garantit votre sécurité et évite tout affaissement.

Découpe des solives : Nous traçons précisément les dimensions de la trémie puis découpons les solives à la scie circulaire ou à la scie sabre. Nous conservons une marge de 2 cm par rapport aux dimensions finales pour les ajustements.

Pose du chevêtre : Nous fixons le chevêtre aux solives d’enchevêtrure à l’aide de sabots métalliques. Ces sabots, disponibles en quincaillerie pour 5 à 15 euros pièce, assurent une liaison solide. Nous utilisons des vis à bois de 8 mm de diamètre minimum ou des tire-fonds pour les charges importantes.

Lire aussi :  Quelles solutions de rangement astucieuses pour une chambre bien organisée ?

Fixation des solives boiteuses : Nous raccordons ensuite les extrémités des solives coupées au chevêtre, toujours avec des sabots adaptés. L’assemblage doit être parfaitement d’équerre.

L’outillage nécessaire comprend : niveau à bulle, équerre de charpentier, scie circulaire, perceuse-visseuse, clés à cliquet, et bien sûr les équipements de protection individuelle.

Normes et réglementations à respecter

Nous devons respecter plusieurs textes réglementaires lors de l’installation d’un chevêtre.

La réglementation thermique (RE 2020 actuellement) impose des règles strictes pour les ouvertures en toiture. Pour une fenêtre de toit, la surface vitrée doit représenter au moins 1/6ème de la surface habitable de la pièce, soit environ 16 %. Si votre chambre fait 15 m², vous devez installer au minimum 2,5 m² de surface vitrée.

Les normes de sécurité incendie définissent les distances minimales entre le chevêtre et les conduits de fumée. Nous respectons une distance de 16 cm minimum pour un conduit de cheminée, portée à 20 cm par prudence dans nos installations.

Le DTU 31.2 (Document Technique Unifié) régit la construction des maisons et bâtiments à ossature bois. Il précise les sections minimales, les modes d’assemblage et les espacements à respecter.

Sur le plan administratif, nous vous conseillons de vérifier auprès de votre mairie si vos travaux nécessitent une déclaration préalable. Une fenêtre de toit de moins de 1,8 m² ne requiert généralement aucune autorisation, mais au-delà, une déclaration préalable s’impose. Pour une trémie d’escalier modifiant la structure porteuse, un permis de construire peut être exigé selon l’ampleur des travaux.

Chevêtre et trémie : quelle différence ?

Nous constatons souvent une confusion entre ces deux termes pourtant complémentaires.

La trémie désigne l’ouverture elle-même pratiquée dans le plancher ou la toiture. C’est le vide que vous créez pour faire passer un escalier, une cheminée ou installer une fenêtre. Ses dimensions se mesurent en longueur et largeur, par exemple 120×70 cm pour un escalier.

Le chevêtre est l’un des éléments structurels qui encadrent cette trémie. Il s’agit de la poutre horizontale qui ferme l’ouverture dans le sens perpendiculaire aux solives. Une trémie comprend généralement deux chevêtres (un de chaque côté) et deux solives d’enchevêtrure (sur les côtés latéraux).

Pour résumer simplement : la trémie est l’ouverture, le chevêtre est la pièce de bois (ou métal) qui la borde. Vous ne pouvez pas avoir de trémie sans chevêtre, car ce dernier assure la stabilité de l’ensemble.

Faut-il un professionnel pour poser un chevêtre ?

Nous recommandons fortement de faire appel à un professionnel qualifié pour l’installation d’un chevêtre, et voici pourquoi.

Les risques structurels sont réels. Une mauvaise conception ou une pose approximative peuvent fragiliser l’ensemble de votre plancher. Nous avons vu des affaissements de plusieurs centimètres suite à des installations inadéquates, nécessitant des reprises coûteuses de 3 000 à 8 000 euros.

Les compétences requises vont au-delà du simple bricolage. Nous devons calculer les charges, choisir les bonnes sections, respecter les règles d’assemblage et maîtriser les techniques de charpente. Un charpentier professionnel possède cette expertise acquise sur des années de pratique.

Le coût d’intervention d’un artisan varie entre 800 et 2 500 euros selon la complexité du projet. Pour une trémie d’escalier standard, comptez environ 1 200 euros pose comprise. Ce montant peut vous sembler élevé, mais il inclut la garantie décennale qui vous protège pendant 10 ans contre tout désordre affectant la solidité de l’ouvrage.

Les assurances constituent un autre argument majeur. Si vous réalisez vous-même les travaux et qu’un problème survient, votre assurance habitation peut refuser de vous couvrir. Avec un professionnel, vous bénéficiez de sa responsabilité civile professionnelle et de la garantie décennale.

Franck
Avec Anne nous avons ouvert Delicesweet, une boutique de pâtisserie et confiserie sans sucre pour permettre de se faire plaisir sans se restreindre. Nous avons ensuite décidé de créer le site Delicesweet.fr pour parler de tous les sujets en rapport avec le bien être et pas seulement la cuisine.

Laisser un commentaire